• Il ne faut pas utiliser sa carte bleue n'importe où

    Il ne faut pas utiliser sa carte bleue n'importe où

    Mise  à  jour

    Je t'ouvre la porte de la voiture, t'aide à descendre et te pousse par le cul vers la porte d'entrée murmurant : « Il a beaucoup insisté pour que nous venions, tu sais comme il est le voisin » La porte s'ouvre m'évitant de donner plus de détails, je vais pour régler quand ma femme demande : « Tu ne trouves pas curieux que les hommes seuls payent plus que les couples et que ce soit gratuit pour les femmes ? » Je me retourne énervé, je viens de réaliser que j'ai payé avec ma carte bleue, payer avec ma carte bleue dans cet endroit que je ne connais pas et qui est pour moi l'enfer du vice. Je demande agacé : « Quoi ? » La porte du bar s'ouvre et nous pouvons entrer sans poursuivre une fois de plus ce début de conversation.

    L'ambiance est douce et tamisée, je soupire intérieurement, j'avais peur de rentrer directement dans une salle de « tortures ». J'avise un coin avec 4 fauteuils de libre, y conduits ma tendre et chère, je m'y affale ma compagne à coté de moi. Je regarde discrètement autour de nous. Une voix me sort de mon inspection : « Ah vous êtes là »

    Notre voisin s'assoie devant nous, une femme plantureuse prend place à coté de lui. J'ai beau faire un effort, elle ne ressemble pas du tout à ma voisine, et de toute façon il m'est impossible d'imaginer la femme de mon voisin dans la tenue de ma vis à vis dont les vêtements cherchent plus à montrer ses formes généreuses qu'à cacher quoique ce soit.

    Je reprends mon inspection alentours, vois une serveuse arrivée vers une autre table, décidément les femmes de cet endroit attache plus d'importance à montrer ce qu'elles ont comme avantage qu'à se couvrir décemment. Elle pose sur une table une bouteille de château Latour-Martillac, grand cru classé de Pessac-Léognan. La serveuse verse comme il se doit un peu de liquide dans un verre à Bordeaux, au moins ils savent vivre ici. J'écarquille les yeux, après l'assentiment de l'homme, l'employée du bar pose par terre une gamelle pour chien et une adorable jeune femme blonde aux cheveux somptueux se met à quatre pattes pour commencer à laper son vin. L'homme qui lit un journal en dégustant son vin, tapote la cuisse de la femme avec son pied, celle-ci se cambre, met ses mains dans le dos, écartent ses cuisses et reprend sa dégustation comme auparavant son minou et son intimité largement visible. Je ferme les yeux : « C'est pas possible, là elle va se lever, me foutre une baffe et partir »

    Je réouvre les yeux, rien ne se passe, rien ne s'est passé, il y a un léger flottement, je n'ose tourner la tête vers celle qui est tous les soirs dans mon lit et par le fait la mère de mes enfants. Je regarde mon voisin qui a un regard ironique, s'amuse-t-il ? que dire ? « Ah cette année, cher voisin votre pelouse est magnifique » ou « Vous avez vu ? La mairie a encore changé le ramassage des poubelles » ou pire « Votre épouse va bien ? »

    Mon voisin sentant ma gène commence : « Ici vous ne craignez rien, les gens fréquentant les clubs sont discrets par nature et par obligation, tous ont besoin de la discrétion de tous pour pouvoir jouer ici, ils sont très tolérants, sachant que tous ont débuté un jour terrorisé à l'idée de ce qu'ils faisaient, et ils sont très complaisant pour peu qu'on respecte les us et coutumes du lieu» Il respire et poursuit : « D'ailleurs il ne faut pas s'y tromper, les libertins du XVIII-XIXéme siècle n'étaient des licencieux, mais des personnes réfléchissant à d'autres formes de sociétés, d'autres formes de relation entre les personnes, ce n'étaient pas les amoureux de vices qu'agardé l'imaginaire collectif ».

    Je le regarde l'air le plus intelligent possible comme un élève écoutant son professeur, d'ailleurs n'est ce pas ce que je suis ? La voisine de notre voisin ouvre la bouche, se retient au dernier moment, se tourne vers notre ami tête baissée, il lui murmure quelque chose, elle répond un murmure : « Merci maitre » Ma femme l'a-telle entendu comme moi ?

    Puis elle se tourne vers ma réguliére avec un sourire désarmant et mondain : « C'est la première fois que vous venez ? Vous trouvez le lieu comment ? »


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